Au fil de la ville.

blog| profile| etc

La photo gnangnan du jeudi
jeudi, novembre 18, 2010 @ jeudi, novembre 18, 2010

Je veux le meme (de fauteuil). Mais pas pour y faire des sourires niais, non. 


Libellés : , , ,


Andrée Putman - expo à l'hotel de ville de Paris
mardi, novembre 16, 2010 @ mardi, novembre 16, 2010





Andrée Putman a l'air sérieuse. Même en peignoir devant une baignoire aux gros pieds ronds. Enrobées de damiers noir et blanc, forgées dans la géométrie, les créations d'Andrée Putman ont également l'air sérieux.

Pourtant ce sérieux est un voile pudique posé sur la douceur et la sobriété du travail d'Andrée Putman, et c'est ce voile et ce qu'il recouvre qui fait toute la valeur du travail d'Andrée Putman.

"Ca me fait de la peine quand la première chose que les gens demandent c'est "oui mais le fauteuil est-ce qu'il est confortable ?" On verra, essayons le d'abord, voyons si nous le trouvons beau, déjà.  (...) Pour moi le confort, c'est visuel, c'est lié à quelque chose qui vous amène à la paix, à la sérénité, à une certaine douceur." Andrée Putman


Andrée Putman est née en 1925, dans une famille de la haute-bourgeoisie, qui la rêvait en musicienne professionnelle. Elle, elle décide de devenir coursier pour Femina, puis se marie au collectionneur et critique d'art Jacques Putman, et devient directeur artistique de Prisunic à 33 ans. Elle évolue dans un milieu d'artistes, est amie avec Niki de Saint Phalle.

Mais c'est à 53 ans, en 1978, que commence pour Andrée Putman une nouvelle vie. Elle divorce et crée son entreprise : Ecart, qui se spécialise dans la réédition de mobilier de créateurs oubliés des années 30. C'est alors que commence sa carrière de magicienne.

Elle a fait des salles de bains, des fauteuils, des lunettes, des tables, des maisons, des couteaux, un piano, des bureaux de ministres, et des hôtels cinq étoiles, l'intérieur du Concorde, des bureaux pour la SNCF, et même des stylos (Montblanc, s'il vous plait).

Finalement, qui est Andrée Putman ? Une designer, architecte, décoratrice, styliste, "ambassadrice du style" ? Andrée Putman est bien plus que cela, Andrée Putman est une magicienne, une enchanteuse. Andrée Putman met en réalité ses rêves, elle transforme le monde à son image, à son imaginaire. Andrée Putman a enchanté son monde, lui a donné la couleur et les formes de son imagination. Elle a recouvert son monde de sa douceur, en jouant de la sobrieté et des matériaux.


Une retrospective de sa carrière a lieu actuellement à l'Hotel de Ville de Paris, c'est gratuit, ouvert tous les jours sauf le dimanche, de 10h à 19h, du 10 novembre au 26 février.



« Qu’est-ce qu’on peut faire pour alléger la vie ? qu’est-ce qu’on va pouvoir imaginer d’un peu fou ? » Andrée Putman

Libellés : , , , ,


La maison Ferembal de Jean Prouvé aux Tuileries pour la FIAC
jeudi, novembre 04, 2010 @ jeudi, novembre 04, 2010

Aux Tuileries, pendant la Fiac, on croise des vers géants, une jambe de bois sortant d'un arbre, une cage à oiseaux remplie de livres, et... la maison de Jean Prouvé. Face à ce foisonnement d'art contemporain, choquant parfois, questionnant toujours, l'oeuvre de Jean Prouvé frappe par sa sobriété.

A l'intérieur d'une coque faite de lattes de bois ponctuées de légères barres de métal doucement vertes, un grand espace se déploie, où lumière et obscurité se côtoient.  Le métal luisant et discret du plafond répond au sol en bois mat, pendant que les fenêtres ponctuent d'une lumière intense des murs en bois chaud. Au centre de la maison, 5 structures en métal blanc supportent avec élégance le toit. Le tout a été monté en quelques jours seulement.


Maison Ferembal, Nancy 1948 / Adaptation Jean Nouvel 2007-2010
Métal, bois, aluminium, verre, 240 x 800 cm
Présentée par la galerie Patrick Seguin, Paris
La maison Férembal est un écrin moderne, un objet grandeur humaine, une pierre précieuse taillée dans les materiaux de la modernité. La réalisation parait parfaite, chaque élément est à sa place, rien n'est superflu, et la beauté éclot dans cette boite moderne, posée dans les Tuileries.

"Ces maisons minimales laissent voir que, posées là, elles pourront un jour partir sans laisser de traces, et cette promesse implicite suffit à créer une amitié entre le bâtiment et le paysage préservé." (Prouvé)

Cette maison est le témoin du travail et de la recherche de Jean Prouvé. D'abord artisan, il s'oriente progressivement vers le design et l'architecture, créant du mobilier, concevant et produisant des techniques et des éléments constructifs (charpentes) nouveaux ou des bâtiments. Son travail mêle ses qualités d'artisan, c'est-à-dire son gout du détail et de l'expérimentation, sa connaissance intime de la matière, et sa fascination pour l'industrialisation nouvelle. Ses recherches vont d'ailleurs rencontrer un contexte, celui de l'après-guerre et de la reconstruction, qui exigent  modernité, et rapidité.

"N'y a-t-il pas de poésie créatrice dans l'avion ? Alors je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas avoir des habitations qui aient la valeur de l'avion. Il faut bénéficier des avantages industriels." (Prouvé)

Si son idée d'industrialiser la maison en elle-même n'a pas porté ses fruits (heureusement que l'on a pas aboutit à la construction à la chaine en usine de maisons impersonnelles et standardisées), ses nouvelles technologies constructives et son industrialisation de certains éléments des bâtiments (toitures, portes), a quant à elle fait école. Le travail de Prouvé montre qu'industrialisation et artisanat ne sont pas antinomiques et que l'alliance de ces deux domaines est des plus fructueuses.

Comme le dit Jean Prouvé : "Un homme est sur terre pour créer." 

Quelques réalisations de Jean Prouvé...
La buvette d'Evian, Jean Prouvé
Maison saharienne, Jean Prouvé


Maison des jeunes à Ermont, Jean Prouvé


Pour voir quelques films sur les réalisations de Jean Prouvé : http://www.patrickseguin.com/designers/jean_prouve_films/

Highway to heaven - Slow up-rising by JA Studio
vendredi, septembre 24, 2010 @ vendredi, septembre 24, 2010

La nuit je rêve d'un monde avec moins d'autoroutes. C'est mon coté réactionnaire.

En Italie, une autoroute qui survole une charmante vallée a été déclassée (pour être remplacée par une nouvelle autoroute plus rapide), posant la question de l'utilisation, du "recyclage" de l'ancienne autoroute.

Le cabinet JA Studio, a proposé de faire de cette autoroute un lieu de vie, un charmant petit village pittoresque et sur pilotis, en créant des rampes qui descendraient doucement vers la vallée. Un endroit, ou les enfants pourraient sortir de chez eux et jouer au ballon gaiement dans des rues qui surplombent 200 mètres de vide.



(On notera la vache qui regarde le photographe.)



L'idée est charmante, et les rendus très jolis, mais malheureusement tout le projet est totalement irréaliste. Il faudra attendre Inception II pour que ca prenne forme... J'aime l'idée mais je regrette que la seule proposition interessante et vivante sur le sujet ne soit pas réaliste. Est-ce vraiment impossible ?

Libellés : , , , , ,


Le plus grand (et le plus stupide ?) tag de tous les temps
mardi, septembre 21, 2010 @ mardi, septembre 21, 2010

En 2006, un street artist appelé Momo (ca commence mal avec un nom comme ca, pour etre tout à fait honnete), a réalisé le plus grand tag jusqu'ici connu, à New York. Il a écrit son nom à l'aide d'une ligne géante orange dans les rues de Manhattan. La ligne, de couleur orange, fait quelques 13 km.

(source NYTimes)

(on ne peut pas dire que cela soit écrit avec beaucoup d'élégance, mais il faut reconnaitre que l'entreprise n'était pas aisée avec les rues orthogonales de New York) (Il aurait fait ca en attachant un pot de peinture troué derrière son velo entre 3 et 6h du matin). (heureusement qu'il s'appelle Momo et pas Pierre-Emmanuel).



Ce travail a été découvert seulement en aout dernier par un blogger américain appelé Nick Divers.
L'artiste en a meme fait une video. La musique me parait absolument pathétique, le feu d'artifice à la 48ème seconde me semble un peu surjoué et l'arc-en-ciel sur le nom de momo du genre m'a presque donné envie de vomir. Bref, la video ne fait que confirmer mon préjugé en rapport avec son nom.



Toutefois, je suis vraiment intriguée et j'aime beaucoup ce paradoxe entre cette sorte d'affirmation de puissance (écrire son nom sur toute la largeur de l'ile de manhattan quand meme), et cet effacement (ne rien dire pendant 4 ans). Pendant quatre ans, Momo a joui de la satisfaction de savoir que son nom était sous les pieds de millions de new yorkais, sans meme qu'ils ne s'en rendent compte.

Plus grand ? plus stupide ? plus brillant ?

Libellés : , , ,


Sukkah : exercice de style et de tradition
lundi, septembre 20, 2010 @ lundi, septembre 20, 2010

Le Sukkah est un abri éphémère, construit pour une fête juive appelée sukkot, qui dure une semaine. Cet abri participe à la commémoration de l'épisode biblique de la fuite hors d'Egypte, période pendant laquelle Dieu a subvenu à leurs besoins. 

La forme de cet abri est définie dans la Bible : 
- au moins 2,5 murs, au maximum 4
- un toit constitué de matières naturelles qui ont été coupées du sol
- être assez grand pour contenir une table
- il doit etre possible de voir le ciel à travers le toit de la sukkah

Divers experts ont glosé sur les autres caractéristiques de la Sukkah, permettant de répondre à des questions d'importance cruciale telle que "est-il possible d'utiliser la caracasse d'un éléphant mort comme mur?" (ce à quoi la réponse est oui). 

D'aucun se demandent pourquoi est-ce qu'on aborde les détails d'une fête religieuse juive sur un blog qui prétend parler d'architecture. Eh bien, il se trouve que cette fête religieuse a inspiré un concours international de design, appelé Sukkahcity. En effet, cet abri est l'occasion de revisiter de manière cérémonieuse un mode de vie sauvage et sans attaches. Il est l'occasion d'un exercice de style formel et traditionnel pour architectes et designers.

Hier et aujourd'hui, ont ainsi été construits à Union Square à New York les 12 sukkahs choisis par un jury d'architectes, designers artistes et autres spécialistes. Ces abris resteront à Union Square pendant une semaine, pendant laquelle le public pourra voter sur photo ou sur place (ici) pour élire la meilleure sukkah. 

Je vous mets mes trois préférés ici, et vous laisse aller voir les autres sur le site du New York Times ou du concours.... 

Fractured Bubble
Henry Grosman and Babak Bryan, Long Island City


Je crois que le côté "herisson" me touche particulièrement dans celui-ci. Il y a quelque chose de naturel, de sauvage, et de protecteur dans ce design. 

LOG
Kyle May and Scott Abrahams, New York


J'adore l'absurdité de celui-ci. Ce tronc d'arbre me parait tellement hors de propos qu'il en devient fascinant. Si sérieux, posé sur des murs de verre, tout en lui semble exprimer sa lourdeur et pourtant...


Star Cocoon
Volkan Alkanoglu, Los Angeles, California

Enfin ce dernier design surréaliste me rappelle la "Lotus Room" par Zaha Hadid, un design absolument incroyable qui s'adapte à de nombreuses envies ou besoins. Je ne reconnais pas vraiment Union Square, mais pourquoi pas !

Libellés : , , , , , ,


25 mars 2009 - Représenter le projet urbain
jeudi, mars 26, 2009 @ jeudi, mars 26, 2009

Organisé par le Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire (Le programme ici).

Pendant toute cette journée, des urbanistes, des artistes ont exposé leur manière de représenter les projets urbains.

Un projet urbain, pour certains, c'est un plan, un plan masse (ci après un extrait du projet de l'agence Dusapin/Leclercq pour les berges du lac à Bordeaux)


Un projet urbain, c'est aussi parfois un nouveau paysage, ce qui aboutit aux perspectives avant/après, dans lesquelles on note l'apparition subtile d'arbres plus verts que verts, et de cieux plus bleus que bleus et de personnages plus heureux qu'heureux. Comme le note Frédéric Leclercq, il faut faire attention à ces représentations trop parfaites d'une possible réalité. Elles peuvent donner l'impression que le projet est irréalisable. (ci-après, encore un extrait du projet de l'équipe Descartes pour le Grand Paris).


Un projet urbain, c'est une nouvelle manière d'appréhender le territoire, qu'on peut représenter via les nouvelles technologies de type "jeux videos", ou des photos. Bien sur on pourrait parler des formes urbaines créées dans Second Life, mais il a surtout été question ce jeudi de l'incroyable agence Enodo et son travail pour le tramway de Nice. L'intérêt dans des phases de concertation avec des habitants me semble particulièrement intéressant. Mais cela restera-t-il un gadget hors de prix ?


Un projet urbain, c'est enfin, (ndlb. et surtout), donner du sens à un territoire. C'est ce qu'expose avec brio Floris Alkemade, en présentant le projet Rem Koolhaas pour les Halles (mixité des fonctions, et réconciliation entre le sous sol, le sol et la hauteur).



Enfin, il y a le choix audacieux de ne pas montrer de cartes, de représentations du projet en lui même... C'est le choix de l'équipe "l'AUC" dans son projet pour le grand Paris.

Libellés : , ,